Le certificat de travail est un document incontournable dans la vie professionnelle. Remis au terme d’une relation de travail, il constitue une obligation légale pour l’employeur et un droit fondamental pour le salarié. Mais quelles sont exactement les règles qui encadrent ce document ? Quand doit-il être remis ? Que doit-il contenir ? Ce guide complet répond à toutes vos questions sur le certificat de travail.
Qu’est-ce que le certificat de travail ?
Le certificat de travail est un document officiel délivré par l’employeur à son salarié lors de la cessation du contrat de travail, quelle qu’en soit la cause. Cette obligation est clairement définie par l’article L. 1234-19 du Code du travail, qui précise que l’employeur doit remettre ce document au salarié à la fin de la relation contractuelle.
Ce document atteste de l’existence d’une relation de travail entre les deux parties et constitue une preuve formelle de l’expérience professionnelle acquise par le salarié. Il s’agit d’un droit pour le travailleur, que le contrat soit à durée déterminée (CDD), indéterminée (CDI), ou qu’il s’agisse d’un contrat d’apprentissage ou d’intérim.
L’employeur ne peut en aucun cas se soustraire à cette obligation, sous peine de sanctions civiles et pénales que nous détaillerons plus loin dans cet article.
Quand l’employeur doit-il remettre le certificat de travail ?
Le moment précis de la remise
L’employeur doit remettre le certificat de travail au salarié le dernier jour de son contrat de travail. Cette date correspond :
- Au terme du préavis effectué dans le cadre d’un licenciement ou d’une démission
- À la date de fin prévue pour un CDD
- À la date effective de rupture en cas de rupture conventionnelle
- À la date de notification en cas de rupture pendant la période d’essai
Si le salarié est dispensé de préavis, le certificat doit être remis dès le dernier jour de présence effective dans l’entreprise. Il est important de noter que l’employeur ne peut pas retenir le certificat de travail, même en cas de litige en cours avec le salarié.
Préavis et certificat de travail
Pendant la période de préavis, le salarié est encore considéré comme étant sous contrat. Le certificat de travail ne pourra donc être réclamé qu’à l’expiration de cette période, que le préavis soit effectué ou non. Dans le second cas, la date mentionnée sur le document sera celle de la fin théorique du préavis, même si le salarié a quitté l’entreprise plus tôt.
Quelles sont les mentions obligatoires du certificat de travail ?
Le Code du travail définit précisément le contenu du certificat de travail. Pour être conforme, ce document doit obligatoirement contenir :
- Les dates d’entrée et de sortie du salarié dans l’entreprise
- La nature du ou des emplois occupés successivement et les périodes correspondantes
Ces mentions sont encadrées par l’article D. 1234-6 du Code du travail. L’employeur doit veiller à ce que ces informations soient exactes et précises.
Quelles sont les mentions interdites dans un certificat de travail ?
Le certificat de travail ne doit en aucun cas comporter :
- Des appréciations subjectives sur le travail ou le comportement du salarié
- Des informations pouvant nuire à la réinsertion professionnelle du salarié
- La mention des opinions politiques, religieuses ou syndicales du salarié
- Des informations relatives à l’état de santé du salarié
Ces restrictions visent à éviter toute discrimination potentielle et à protéger les droits du salarié dans sa future recherche d’emploi.
À quoi sert le certificat de travail pour le salarié ?
Le certificat de travail remplit plusieurs fonctions essentielles pour le salarié :
- Preuve de l’expérience professionnelle : il permet de justifier auprès des futurs employeurs de l’expérience acquise et des postes occupés.
- Accès aux droits sociaux : il constitue une pièce justificative indispensable pour : l’inscription à France Travail et l’ouverture des droits à l’allocation chômage.
- Document administratif de référence : pour diverses démarches administratives comme les demandes de logement, de prêt bancaire ou dans le cadre d’une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience).
Il est fortement recommandé de conserver ce document sans limitation de durée, au même titre que les bulletins de salaire, car il pourra servir lors du calcul des droits à la retraite plusieurs décennies plus tard.
Quelles sanctions pour l’employeur en cas de non-remise ou d’erreur sur le certificat ?
L’employeur qui ne respecte pas ses obligations concernant le certificat de travail s’expose à différentes sanctions :
Sanctions civiles
Le salarié peut saisir le Conseil de prud’hommes pour demander :
- La délivrance du certificat de travail sous astreinte (somme à payer par jour de retard)
- Des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi si le retard ou l’absence de certificat a causé un tort (par exemple, en retardant une embauche)
Sanctions pénales
L’article R. 1238-3 du Code du travail prévoit une amende de 750 € pour l’employeur qui ne délivre pas le certificat de travail.
De plus, la délivrance d’un certificat comportant des mentions inexactes peut être assimilée à un faux et usage de faux, délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende selon l’article 441-1 du Code pénal.
Que faire si le certificat de travail n’est pas remis ou est incorrect ?
Face à un employeur qui ne remet pas le certificat de travail ou qui délivre un document comportant des erreurs, le salarié dispose de plusieurs recours :
- Demande amiable : premier réflexe, adresser une demande écrite à l’employeur, de préférence par lettre recommandée avec accusé de réception.
- Procédure judiciaire : en dernier recours, saisir le Conseil de prud’hommes en référé (procédure d’urgence) pour obtenir la délivrance du certificat sous astreinte, la rectification des mentions erronées et des dommages et intérêts si un préjudice est démontré.
Quelle est la différence entre certificat de travail, attestation employeur et solde de tout compte ?
Ces trois documents sont souvent confondus car ils sont tous remis à la fin du contrat de travail, mais ils ont des fonctions bien distinctes :
Le certificat de travail
Document attestant de l’expérience professionnelle et des postes occupés. Il permet de prouver l’existence de la relation de travail.
L’attestation employeur (destinée à France Travail)
Document plus détaillé qui permet au salarié de faire valoir ses droits aux allocations chômage. Elle contient des informations précises sur les rémunérations perçues, les motifs de rupture du contrat et les périodes travaillées.
Le reçu pour solde de tout compte
Le reçu pour solde de tout compte est un document qui détaille l’ensemble des sommes versées au salarié à la fin du contrat (dernier salaire, indemnités, primes, etc.). Sa signature par le salarié atteste que l’employeur s’est acquitté de toutes les sommes dues.
Chacun de ces documents répond à des obligations légales distinctes et doit être remis séparément au salarié. L’employeur ne peut pas se contenter d’en remettre un seul pour satisfaire à l’ensemble de ses obligations.
Résumé
Le certificat de travail est bien plus qu’une simple formalité administrative : c’est un document essentiel qui matérialise l’expérience professionnelle du salarié et lui permet d’accéder à ses droits sociaux. Encadré par des dispositions précises du Code du travail, sa remise constitue une obligation légale pour l’employeur.
Face à un employeur récalcitrant, le salarié dispose de recours efficaces pour faire valoir ses droits. Il est donc crucial de connaître les règles qui encadrent ce document pour éviter tout litige ou préjudice lors de la fin d’un contrat de travail.
Pour une sécurité juridique optimale, il est recommandé de conserver précieusement ce document tout au long de sa carrière professionnelle, au même titre que les bulletins de salaire et autres documents relatifs à l’emploi.
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