Le droit de vote des femmes est un acquis fondamental des sociétés démocratiques modernes.
Il incarne l’égalité des sexes et la reconnaissance de la pleine citoyenneté des femmes.
Cet article propose de retracer l’histoire de ce combat, depuis les premières revendications jusqu’à la pleine reconnaissance légale et sociale du droit de vote des femmes.
Les premières revendications en faveur du droit de vote des femmes remontent à la Révolution française. Durant cette période, le suffrage mis en place est censitaire et masculin. Il est réservé aux citoyens “actifs”, c’est-à-dire aux hommes de plus de 25 ans et qui paient le cens. Les femmes étaient considérées comme des citoyens passifs et n’avaient pas le droit de vote.
En 1791, Olympe de Gouges rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, qui pose les bases d’une réflexion sur l’égalité des droits. Cette déclaration est une réponse directe à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui avait ignoré les femmes.
Olympe de Gouges écrit cette déclaration dans un contexte de Révolution française, où les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité sont proclamés, mais ne sont pas appliqués aux femmes. Dans ce texte, elle souligne l’importance d’inclure les femmes dans les droits civiques et politiques accordés aux hommes.
L’article premier de cette Déclaration dispose :
“La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits”.
Cependant, la société de l’époque n’est pas prête à adopter de telles idées. Le Code Napoléon (Code civil) de 1804 ne reconnaît pas de capacité juridique aux femmes.
Tout au long du XIXe siècle, plusieurs mouvements féministes émergent en Europe et aux États-Unis et plaident pour les droits civiques des femmes. Aux États-Unis, le mouvement des suffragettes commence à prendre forme avec la Convention de Seneca Falls en 1848, où Elizabeth Cady Stanton et Lucretia Mott réclament des droits égaux pour les femmes, y compris le droit de vote.
En France, la lutte pour le droit de vote des femmes est marquée par des résistances tenaces. Des figures comme Louise Weiss ou Hubertine Auclert jouent un rôle crucial en menant des campagnes et des actions pour sensibiliser l’opinion publique et les législateurs. Hubertine Auclert fonde le journal La Citoyenne en 1881 pour promouvoir les droits des femmes, tandis que Marguerite Durand crée le journal La Fronde en 1897, entièrement rédigé et dirigé par des femmes.
La Seconde Guerre mondiale constitue un tournant décisif dans l’octroi du droit de vote aux femmes. La participation active des femmes à l’effort de guerre et à la résistance fait évoluer les mentalités. Le 21 avril 1944, une ordonnance du Comité français de la libération nationale (CFLN) accorde enfin aux femmes le droit de vote et d’éligibilité.
L’article 17 de cette ordonnance dispose que :
“Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes”.
Cette mesure est mise en application pour la première fois lors des élections municipales d’avril 1945.
Par la suite, le préambule de la Constitution de la IVe République, qui fait partie du bloc de constitutionnalité actuel, précise que :
“La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme”.
Le premier vote des femmes en 1945 marque un moment historique et symbolique de l’égalité des sexes en France. Cet événement est le fruit de plus de 150 ans de lutte acharnée pour la reconnaissance des droits civiques des femmes. Cependant, ce n’était la reconnaissance que d’un seul droit particulier et l’égalite homme femme est encore un enjeu majeur de nos jours.
Le mouvement pour le droit de vote des femmes prend une dimension internationale au début du XXe siècle. En Grande-Bretagne, la création de la Women’s Social and Political Union en 1903 par Emmeline Pankhurst marque le début d’une lutte intense, ponctuée de manifestations, de grèves de la faim et de confrontations violentes avec les autorités. Cette lutte aboutira à l’obtention du droit de vote pour les femmes de plus de 30 ans en 1918, étendu à toutes les femmes en 1928.
Aux États-Unis, les suffragettes, sous la direction de figures emblématiques comme Susan B. Anthony et Alice Paul, mènent des campagnes acharnées qui aboutissent à la ratification du 19 ème amendement de la Constitution des Etats-unis en 1920, garantissant le droit de vote aux femmes.
La Nouvelle-Zélande devient le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes en 1893. En Europe, c’est la Finlande qui reconnaît ce droit en 1906.
Depuis 1944, les femmes ont progressivement accédé à des postes politiques de plus en plus importants. Des figures comme Simone Veil, première présidente du Parlement européen en 1979, et Edith Cresson, première femme Premier ministre en 1991, illustrent les avancées réalisées.
Cependant, le combat pour l’égalité des sexes est loin d’être terminé. Aujourd’hui, les femmes continuent de se battre pour une représentation équitable dans toutes les sphères de la société. En politique, les quotas de parité et les initiatives pour encourager la participation des femmes sont des éléments qui aident à garantir une représentation équitable.
Les défis actuels sont la lutte contre les discriminations persistantes et les violences faites aux femmes, ainsi que la promotion de l’égalité des sexes dans les entreprises et les institutions publiques.
L’histoire du droit de vote des femmes est une histoire de persévérance et de courage.
Elle rappelle que chaque avancée en matière de droits civiques est le fruit de longues luttes et de sacrifices.
Il est essentiel de rester vigilants et de continuer à œuvrer pour l’égalité des sexes dans tous les domaines. Il est important de rendre hommage aux pionnières de ce combat et de poursuivre leur œuvre pour un avenir plus juste et égalitaire.
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