Qu’est-ce que la dénonciation calomnieuse ? Différente de l’injure ou de la diffamation, la diffamation calomnieuse est un délit prévu par le Code pénal, qui permet à un individu faussement accusé de se protéger des accusations qui peuvent lui causer un tort.
Attention cependant, toute dénonciation n’est pas nécessairement calomnieuse, et ne réunit pas toujours les éléments constitutifs de cette infraction.
Alors, qu’est-ce que le délit de dénonciation calomnieuse ? Quels sont les éléments constitutifs de ce délit ? Quels sont les peines encourues ? Comment se défendre face à une dénonciation calomnieuse ?
Cet article vous permettra de vous familiariser avec cette notion. N’oubliez pas qu’il est essentiel de vous accompagner d’un avocat si vous avez besoin de conseils ou d’un accompagnement face à une dénonciation calomnieuse. Seul un professionnel du droit pourra vous donner des conseils spécifiques à votre situation, et dans le cadre d’une dénonciation calomnieuse, nous vous conseillons de contacter un avocat intervenant en droit pénal.
La dénonciation calomnieuse, délit prévu par l’article 226-10 du Code pénal, est caractérisée par :
« une dénonciation, effectuée par tout moyen et dirigée contre une personne déterminée, d’un fait qui est de nature à entraîner des sanctions judiciaires, administratives ou disciplinaires et que l’on sait totalement ou partiellement inexact, lorsqu’elle est adressée soit à un officier de justice ou de police administrative ou judiciaire, soit à une autorité ayant le pouvoir d’y donner suite ou de saisir l’autorité compétente, soit aux supérieurs hiérarchiques ou à l’employeur dénoncée ».
Pour que ce délit soit caractérisé, il faut que plusieurs éléments constitutifs soient réunis :
La dénonciation peut être écrite (une lettre signée ou anonyme), une citation directe, une pétition, etc.) ou orale, à partir du moment où la preuve de cette dénonciation, son contenu et sa portée soit possible.
La dénonciation peut provenir d’une personne physique ou d’une personne morale (par exemple, une société) à partir du moment où ses organes et représentants ont agi pour son compte.
Toutefois, il est important de noter qu’il existe des cas légaux où une dénonciation ne peut pas être pénalement répréhensible. Ainsi, la loi impose parfois des obligations ou autorisations légales de révélation :
Le texte du Code pénal prévoit une liste particulière de personne à qui la dénonciation doit être transmise. Il s’agit en réalité d’individus occupant une position permettant d’entrainer des sanctions (judiciaires, administratives ou disciplinaires) suite à l’acte de dénonciation porté à leur connaissance.
Une liste non exhaustive serait :
La jurisprudence a très tôt imposé le critère de spontanéité de la dénonciation. En effet, il s’agit de différencier entre une dénonciation effectuée de manière délibérée, sans aucune sollicitation extérieure, d’une dénonciation intervenant sur injonction de la loi ou d’une autorité compétente.
Ainsi, ne serait pas une dénonciation spontanée celle intervenant :
Un des points essentiels de la dénonciation calomnieuse réside dans le caractère préjudiciable de la dénonciation. Cela signifie que le fait dénoncé doit être susceptible d’entrainer une sanction non méritée, d’ordre administrative, judiciaire ou disciplinaire.
En ce sens, la dénonciation calomnieuse se distingue de la diffamation ou de l’injure, en ce qu’elle implique un risque différent de la simple atteinte à l’honneur ou à la considération.
Toutefois, l’impossibilité juridique de donner une suite aux faits dénoncés permet d’échapper à la qualification de dénonciation calomnieuse. Par exemple, dénoncer un délit commis par une personne insusceptible d’être condamnée pénalement.
« Il n’y a pas de calomnie sans mensonge »
Les faits dénoncés doivent être partiellement ou totalement inexact. Cela peut être le cas si les faits sont totalement imaginaires, ou partiellement vrais mais dénaturés ou déformés.
A l’inverse, si les faits dénoncés sont vrais, l’infraction n’est pas caractérisée.
Ainsi, l’inexactitude des faits peut résulter d’une décision de non-lieu, un classement sans suite, ou de la prescription des faits.
La dénonciation calomnieuse constitue une infraction intentionnelle, ce qui signifie qu’elle doit être délibérément émise par le dénonciateur. De plus, l’auteur doit avoir une conscience claire de la fausseté de sa déclaration et de la gravité des répercussions de ses actions sur la victime au moment où il effectue la dénonciation.
Le point de départ de l’infraction de diffamation calomnieuse court à compter du lendemain du jour de la commission de l’infraction.
Le délai de prescription pour agir est de 6 ans.
L’article 226-10 du Code pénal prévoit une peine de 5 ans d’emprisonnement, ainsi qu’une amende de 45.000 € lorsque l’infraction est commise par une personne physique.
Les peines complémentaires suivantes peuvent également être prononcées :
Lorsqu’il s’agit d’une personne morale, les dispositions des articles 131-38 et 226-12 du Code pénal prévoit les peines suivantes :
Lorsque les éléments constitutifs du délit de dénonciation calomnieuse sont présents, la victime a plusieurs options :
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