Le 17 septembre 2024, la Commission européenne a émis de nouvelles recommandations sur l’usage du tabac et sur les environnements sans fumée. Cela a pour but de renforcer la protection des citoyens contre l’exposition à la fumée secondaire et aux émissions des produits émergents comme les cigarettes électroniques et le tabac chauffé.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan européen pour vaincre le cancer, dont l’un des objectifs majeurs est de créer une « génération sans tabac » d’ici à 2040.
En France, où la consommation de tabac reste élevée, se pose la question de savoir s’il faut ou non adopter ces nouvelles mesures.
Cet article explore les recommandations de la Commission et leur impact potentiel en France.
La Commission européenne propose d’étendre les politiques publiques d’interdiction du tabac à de nouveaux espaces extérieurs. Cela concerne des espaces comme les aires de jeux, les parcs d’attractions, les piscines ainsi que les arrêts de transport. L’objectif est de protéger la population, surtout les jeunes et les enfants, qui sont un public particulièrement vulnérable à l’exposition à la fumée et aux aérosols secondaires.
La recommandation d’interdiction s’étend également aux produits émergents comme les cigarettes électroniques et les produits du tabac chauffés (PTC), qui ont gagné en popularité ces dernières années. Ces produits, souvent perçus comme des alternatives moins dangereuses au tabac traditionnel, sont pourtant associés à des risques significatifs pour la santé, notamment des troubles respiratoires et cardiovasculaires.
La mise à jour de la recommandation de 2009 répond aux nouvelles tendances du marché des produits du tabac. En effet, ces nouvelles formes de consommation de nicotine ont vu leur utilisation augmenter, notamment chez les jeunes. La Commission encourage donc les États membres à renforcer leur législation en matière de protection de la santé publique tout en dénormalisant la consommation de tabac et de produits émergents.
En France, la consommation de tabac reste un enjeu majeur de santé publique. Selon les dernières études, environ 30 % des adultes français fument, et malgré les nombreuses mesures de prévention mises en place, le tabagisme continue de faire des ravages en termes de santé. En effet, selon Santé publique France, le tabac est la première cause de mortalité évitable en France. En 2015, 75 000 décès étaient attribués au tabac.
Avec les recommandations de la Commission européenne, un débat s’est ouvert sur la nécessité d’adopter ou non ces nouvelles mesures en France.
La France a déjà mis en place des politiques ambitieuses, notamment l’interdiction de fumer dans les lieux publics fermés et l’augmentation progressive des prix du tabac. Cependant, l’extension des environnements sans fumée à des espaces extérieurs, comme recommandé par la Commission, pourrait être perçue comme une mesure trop restrictive par certains acteurs économiques.
Cependant, les études économiques soutenant la recommandation de la Commission montrent que ces mesures pourraient avoir un impact économique neutre, voire positif sur l’économie de certains acteurs qui craignent une perte de revenus, comme cela a été observé en Hongrie et en Irlande.
De plus, la réduction des coûts liés aux maladies provoquées par le tabagisme pourrait, à long terme, soulager le système de santé français.
L’une des questions clés est de savoir si la France intégrera ces recommandations dans son cadre législatif. Les avis sont partagés. D’une part, certains considèrent que renforcer les mesures antitabac est nécessaire pour protéger les générations futures, en particulier les enfants et les adolescents, qui sont de plus en plus exposés à la fumée secondaire et aux produits émergents. D’autre part, certains acteurs économiques, notamment dans les secteurs liés au tabac et aux loisirs, soulignent les possibles impacts économiques négatifs d’une extension des interdictions dans les espaces extérieurs.
Le gouvernement français devra donc peser les bénéfices de santé publique de ces nouvelles recommandations contre leurs éventuelles implications économiques et sociales. Cependant, les objectifs de l’UE, notamment la création d’une génération sans tabac d’ici à 2040, placent la France face à un défi de taille.
Les nouvelles recommandations de la Commission européenne sur l’usage du tabac et des produits émergents veulent renforcer la protection des citoyens contre les effets nocifs de la fumée secondaire et dénormaliser la consommation de nicotine.
Bien que la France ait déjà pris des mesures significatives dans la lutte contre le tabagisme, l’adoption de ces recommandations pourrait représenter un tournant dans sa politique antitabac.
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