Le Conseil constitutionnel s’est récemment prononcé sur la
réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille (PLM),
un sujet hautement sensible pour la vie politique locale. Dans sa
décision n° 2025-892 DC du 7 août 2025, le Conseil a validé
les nouvelles règles électorales, écartant l’ensemble des griefs soulevés.
Cet article revient sur les points clés de cette décision et sur ses
conséquences pratiques pour les prochaines élections municipales de mars 2026.
La décision du Conseil constitutionnel sur la réforme PLM
Libre administration des collectivités territoriales
Les requérants soutenaient que la réforme portait atteinte à l’article 72 de la Constitution,
relatif à la libre administration des collectivités territoriales.
Le Conseil constitutionnel a rejeté cet argument en rappelant que
les arrondissements de Paris, Lyon et Marseille ne disposent ni de personnalité morale,
ni de patrimoine propre : ils ne constituent donc pas des collectivités territoriales autonomes.
Égalité devant le suffrage et pluralisme
Les critiques fondées sur une rupture d’égalité devant la loi et devant le suffrage
(articles 6 de la Déclaration de 1789 et 3 de la Constitution) ont également été écartées.
Le Conseil a estimé que la spécificité démographique et institutionnelle de ces trois villes
justifiait des règles dérogatoires. L’objectif poursuivi par le législateur qui est de renforcer lepluralisme politiqueest jugé conforme aux exigences constitutionnelles.
Sincérité du scrutin
Enfin, s’agissant de la sincérité du scrutin, le Conseil a considéré que :
- les nouvelles règles ne sont pas d’une complexité excessive ;
- la possibilité pour un candidat de figurer sur deux listes (municipale et d’arrondissement) ne crée pas de confusion ;
- la présence du nom et de la photo du futur président de l’assemblée municipale sur tous les bulletins est constitutionnellement admissible.
Le Conseil rappelle aussi qu’il n’existe aucune interdiction de modifier les règles électorales dans l’année précédant un scrutin,
tant que le délai d’application est raisonnable. En l’espèce, un délai supérieur à six mois est respecté.